L’interview IA artist : Découvrez Léo Monget

Pour cette nouvelle interview de créa, on vous présente un talent aussi précis que visionnaire : Léo Monget, IA Artist et directeur artistique freelance. Entre minimalisme assumé et recherches visuelles percutantes, il nous partage sa vision du métier, ses inspirations et la manière dont l’intelligence artificielle redéfinit ses processus créatifs. Un échange passionnant pour mieux comprendre les coulisses d’un métier en pleine mutation.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Léo, je suis directeur artistique freelance depuis un peu plus d’un an. Avant cela, j’ai travaillé en agence, d’abord en alternance puis en CDI. J’y étais principalement responsable du craft, c’est-à-dire la direction des visuels – photo, montage, mise en forme – avant présentation client.
L’arrivée de l’intelligence artificielle a marqué un tournant dans ma pratique : elle me permet aujourd’hui de gagner un temps considérable sur certaines étapes.
En tant qu’IA Artist, as-tu un style graphique particulier ? Qu’est-ce qui le rend unique ?
Je crois que chaque créatif développe naturellement un style. Le mien s’exprime surtout dans un minimalisme brut, avec des formes angulaires, des visuels assez froids et dépouillés. Ce sont des recherches personnelles, que je poursuis hors des commandes.
Dans un cadre professionnel, je m’adapte aux contraintes des clients, mais j’essaie toujours d’y injecter une certaine sobriété graphique.
As-tu des projets en cours dont tu aimerais nous parler ?
Actuellement, je me rends compte que la vidéo générée par IA reste un peu en retrait. Même si elle commence à émerger, le niveau de réalisme atteint en image fixe n’est pas encore là. C’est précisément ce qui me motive : créer des visuels qui racontent quelque chose de crédible, tangible, où l’on perçoit presque la réalité.
Mes projets actuels s’articulent surtout autour de la photo et de l’illustration conceptuelle, souvent en collaboration avec des photographes. Il s’agit de créer des images construites, comme celles que l’on pourrait voir dans le métro, où tout passe uniquement par la force visuelle.
C’est aussi ça, le rôle d’un DA : poser une intention, raconter un message visuel fort, et parfois prolonger cette narration en vidéo quand cela a du sens.
Qu’est-ce qui t’a poussé à collaborer avec Creads ?
Ce qui m’attire chez Creads, c’est leur intérêt marqué pour l’expérimentation autour de l’IA. Les agences s’ouvrent de plus en plus à ces outils, et je suis convaincu que c’est une évolution inévitable. Autant y aller maintenant, plutôt que d’attendre.
J’ai envie de travailler avec des clients curieux, capables de dépasser leurs craintes liées à l’IA – notamment l’idée qu’elle soit déshumanisante – pour voir ce qu’on peut en faire de créatif, d’émotionnel, et même d’humain.
Je crois que c’est notre rôle d’IA artist de réintégrer du sens dans les productions IA, et d’accompagner les marques vers cette transition.
Comment perçois-tu l’évolution de l’IA dans les agences de communication ?
Je pense qu’on s’oriente peu à peu vers la création de studios spécialisés en IA, avec des profils intégrés en interne. Pour l’instant, le recours à des freelances permet d’explorer ces outils sans trop s’engager, mais à terme, les marques chercheront des compétences précises et intégrées.
Cela pourrait modifier les équilibres actuels, notamment en direction artistique, où certains rôles risquent d’évoluer, voire de disparaître, si l’on ne suit pas le rythme des technologies.
Selon toi, qu’est-ce qui pousse les clients à faire appel à un IA Artist plutôt qu’à un créatif “humain” ?
Le premier facteur, c’est souvent le coût. Une création via IA reste beaucoup plus accessible financièrement. Mais surtout, c’est la rapidité et la flexibilité qui séduisent : avec ces outils, on peut s’adapter très vite aux tendances du moment.
Là où une production classique peut prendre des semaines, l’IA permet de générer un concept en quelques jours, parfois moins. C’est un gain de temps réel, particulièrement pour les projets digitaux où les délais sont serrés.
On observe d’ailleurs que de plus en plus de créatifs “traditionnels” se tournent vers ces technologies. Ceux qui ne le font pas risquent de se retrouver en décalage. En ce sens, l’IA est un levier d’agilité et de réactivité face à un marché en constante évolution.
En quoi ton travail apporte-t-il une réelle valeur ajoutée à tes clients ?
Je viens d’un univers où le craft compte beaucoup. Ce souci du détail, du bon choix d’image, de texture, de cadrage : tout cela fait partie de ma méthode. Je construis mes visuels avec soin, en veillant à leur cohérence graphique et à leur richesse visuelle.
Cette rigueur me distingue peut-être de certains profils plus “digital-native” qui ont une approche plus instinctive, parfois moins précise. Pour moi, chaque détail a du sens. Et c’est cette exigence de justesse que je cherche à apporter dans chaque projet.
Pour finir, si tu devais résumer ton approche en un mot ou une citation, ce serait quoi ?
Un mot : “adaptabilité”.
Créer avec l’IA, c’est rarement obtenir le bon visuel du premier coup. Il faut savoir tester, corriger, affiner, jusqu’à trouver une forme qui résonne avec le projet. Parfois, un simple mot ou un détail facial suffit à transformer une image.
Ce qui me motive, c’est précisément cette capacité à ajuster, à évoluer sans s’enfermer dans une seule vision. Être ouvert, souple, capable de rebondir : c’est là, je crois, que réside la vraie valeur de notre travail aujourd’hui.
👉 Découvrez aussi Nicolas Moreau, un IA Artist au parcours pluriel : directeur artistique de formation, il s’exprime aujourd’hui à travers la photographie et la réalisation, explorant de nouveaux territoires créatifs grâce à l’intelligence artificielle.