VTC et taxis : une opportunité pour les utilisateurs ?

Posté par Lea

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Les échanges entre taxis et VTC sont houleux et souvent électriques…et souvent assez techniques. Nous avons volontairement écarté ces éléments et préféré « prendre de la hauteur » sur ces arguments parfois jargonneux. Quels sont les impacts de l’implantation de VTC type Uber ou Chauffeur-Privé pour le client final ?

Nota bene : Dans l’impossibilité de se joindre à notre soirée débat autour des business models qui dérangent en raison d’un incendie ayant touché ses locaux, les arguments ci-dessous ne représente que la vision de Chauffeur-Privé. Nous intégrerons les arguments de la société Alpha Taxis lorsque nous pourrons reprendre contact.

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Physique de gendre idéal, visage poupon, veste de costard et mèche bien placée, Yan Hascoet possède une diction aussi rapide que ses VTC. Il assène son argumentaire visiblement bien huilé. Après un parcours en finance dans des cabinets prestigieux –Lazard et McKinsey- il co-fonde Chauffeur-Privé en 2011.

« C’est à la façon dont un pays gère le problème de ses taxis que l’on peut mesurer sa capacité à se réformer en profondeur » Jacques Attali

L’innovation avant tout

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La démarche des VTC se base sur une série d’innovations : technologique et offre de service. Dans un premier temps, les VTC se sont implantés sur le marché avec une application mobile. Aujourd’hui, tous les acteurs du marché en possèdent une.
Il leur a donc fallu pousser plus loin l’inventivité et penser des innovations plus complexes à copier.
« La France n’est pas le pays champion du service » selon Yan Hascoet. « Dans mon précédent métier, j’étais amené à voyager souvent, prendre l’avion fréquemment, dormir à l’hôtel… des secteurs qui possèdent des programmes de fidélité hyper alléchants ». L’entrepreneur transpose donc cette approche fortement orientée « satisfaction client » sur le modèle du VTC. Et c’est parti ! 4 ans plus tard, le VTC réalise déjà un chiffre d’affaire de 40 millions d’euros, fait « travailler » 4 300 chauffeurs et transportent 300 000 clients.
Car le succès des VTC offre une réponse à une problématique de perception : un déficit de confiance envers la profession des taxis. Les objectifs des VTC sont donc de construire une relation de confiance, de favoriser la viralisation du service (le bouche-à-oreille) en misant sur la capital conversationnel, mais aussi en proposant des services allant au-delà des attentes clients. C’est également une guerre des prix puisque les VTC proposent une offre moins chère que les taxis.

Le client : grand gagnant ?

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Concurrence déloyale ou pas ? Nous ne trancherons pas ici les arguments des uns et des autres. Mais force est de constater que l’impact de l’introduction d’une concurrence mordante a eu un impact positif sur les taxis. C’est d’ailleurs ce qu’a reconnu Serge Metz, le patron des Taxis G7 dans une interview accordée au Figaro en novembre 2014 « La concurrence des VTC a ceci de positif qu’elle conduit les chauffeurs de taxi et nous-mêmes à être encore plus exigeants ».
La compagnie a ainsi créé un segment de service premium. Et toutes les compagnies proposent désormais une application mobile. Les compagnies cherchent également à mettre en avant des services tels que des siège-bébé ou le wi-fi. Un nouvel état d’esprit qui nécessite de gagner l’ensemble des taxis parisiens, et pas seulement les versions « luxe » et donc les plus onéreux.

« Personne n’a envie de monter dans une voiture conduite par un chauffeur non assuré qui ne connaît pas la route, ou, pis, par un obsédé sexuel déjà condamné« , Jacques Attali à propos d’UberPop.

Taxis et VTC… unis face à UberPop

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UberPop c’est le nouveau service Uber qui fait trembler … les VTC. Ironie du sort ? Les VTC accusent à leur tout UberPop de pratiquer une concurrence déloyale. Ce nouveau concurrent vient bouleverser un paysage déjà récemment bouleversé en faisant payer 20 % moins cher que l’entrée de gamme. La firme est d’ailleurs actuellement en procès avec deux acteurs du VTC.
Les populations UberPop et Chauffeur-Privé sont-elles différentes ? Si oui, dans quelles proportions ? La question fondamentale étant : Chauffeur-Privé est-il déjà en voie de ringardisation ?
Yan Hascoet défend son modèle « UberPop c’est juste axé sur le prix très bas, certes cela peut être attractif mais il n’y a aucun service associé. A nous de proposer un service tellement éblouissant qu’il justifiera de payer quelques euros supplémentaires ». 50 % des courses sont déjà notées sur le site Chauffeur-Privé, la startup compte ainsi sur un bouche-à-oreille positif.

A New York, la grande disponibilité de taxis, de VTC et de véhicules de location a permis de fluidifier la circulation. Problématique que les parisiens aimeraient voir résolue. Economiquement, l’impact est également positif sur les citoyens les plus modestes. Ils ont pu revendre leur voiture et utilisent les taxis en masse (les 20 % de citoyens new yorkais les plus pauvres prennent plus souvent les taxis que les 20 % les plus riches, strictement l’inverse de la situation parisienne). On peut enfin, imaginer également un impact écologique intéressant de cette situation.

Merci à Yan Hascoet qui a bien voulu répondre aux questions du blog Creads.

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